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STERCORUM HUMANITATIS TRANSLATIO

Transfert des rebuts d'humanité

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Genèse d'un titre, comme une envie de se "déporter sois même", moi,  vous, avec ce peuple de la périphérie des mondes.

Aux rhétoriques de la "contention", dans lesquelles nous nous enfermons parfois volontairement (nos identités sélectives, exclusives et cloisonnées) sont venus s'ajouter la peur de l’infection et de la contagion : sanitaire, sociale, politique.

Les foyers infectieux sont nombreux, à chacun le sien : Les Ch’ti à Dubaï, facholand en 5G , altérité culturelle débridée, islamo gauchisme crypté, gilets jaunes décérébrés, hordes d’entités non identifiée (etc).

 

Il faut maintenir la distance, contenir, cloisonner. Alors que l’Etat d’urgence déploie les armes non létales de sa ligne Maginot sanitaire et sécuritaire, ses militaires festoient déjà en tribune et ouvrent la cuvée « Etat de siège ».

 

Le propre de ce langage de la contagion, depuis les âges les plus lointains, est sa puissance métaphorique et surtout l’emballement qu'il génère, comme un agitateur des particules du corps social dont la friction croissante, et exponentielle,  génère de la fièvre et de la folie (il fut un temps où elle déclenchait les pogroms). Souvent, dans ce cas-là, on isolait, on mettait au ban et à la dérive:  d'où cette image médiévale de la Nef des fous (J. Bosh, vers 1500) avec cette mise à la dérive des rebuts d’humanité menaçant l'ordre établi et les conventions sociales.

 

 

 

 

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Le titre de la compilation et son illustration reprennent cette image, en inversant le propos. Et si c'était ce peuple de la périphérie qui décidait, dans la joie, de se "sectionner", "de se déporter lui-même", de fuir la Bête enfantée, hydre à deux têtes qui enserre nos sociétés entre dérégulation à outrance et hyper contrôle.

 

Des êtres hybrides, rebus agités d'un monde en extinction, embarqués dans une même nef pour un ailleurs improbable, transhumain et Transanimal, joyeux et fraternel, sans distanciation sociale et où le seul virus en circulation est une enzyme onirique distillée qui déclenche, dans le chaos, créativité, jubilation et vision extatique

 

C'est évidemment une fable, car ce monde est définitivement clos, sans lieu d'exode ni terre vierge. Mais le renversement d’imaginaire est bien là. La Nef à l’horizon fût celle des Zapatistes et c’est bien une autre périphérie du monde qui est venue à nous  pour, non pas exporter ou délocaliser sa production révolutionnaire, mais pour en échanger et fertiliser la nôtre de leur pratique : « Rompre le cercle et lutter (ici) pour la vie ».

 

La sélections des titres de la compilation a néanmoins répondu à ce "cahier des charges" : ils auraient pu être autant de slogans ou de bannières flottantes d’une Nef des fous conscientisés.

La Bête est bien là, née de la parousie capitaliste (La edad del progreso). C'est un simple humain dans sa folie meurtrière et destructrice (Human Bastards, Camarade Humain, Say No To Plastic), flanqué de ses nano armes de terreur invasives (20 Mégatons, Société transhumaine). Son temps s'écoule, condensé et cadencé du même au même, jour après jour (Exploit Time, Nothing New),  quotidiennement et banalement fliqué (Meht) et acté comme une marionnette (Loutky), dans un système dingue dont "On a rien à foutre" (Kogo eti yebet), "bloqué et sans issue"  (System Disposal, Sans retour).

"Trop vieux pour mourir jeune"  (Too Old To Die Young) ? Reste, "Sans panique" (Don’t Panik) à "Abattre les murs" (Break Down The Barriers),  à reconstruire "Par le bas et à gauche" (Abajo y a la izquierda) ou, ultime option : Fuck Off and Die !

J. BOSH, La Nef des fous (vers 1500)

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Des êtres hybrides, rebus agités d'un monde en extinction, embarqués dans une même nef pour un ailleurs improbable, transhumain et transanimal, joyeux et fraternel, sans distanciation sociale et où le seul virus en circulation est une enzyme onirique distilée qui déclenche, dans le chaos, créativité, jubilation et vision extatique.
 

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Alors, si t'es un grand malade....bien infecté (par conviction), Prends ton Pass V.I.P. pour l'exode.

C'EST SANS RETOUR  !

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